samedi 20 juin 2009

Mix anti-familial anonyme

La femme surpuissante, c'est un peu celle qui accepte de plein gré son rôle féminin (familial, je me limite à ça) et en rajoute des couches au cas où on n'aurait pas compris...


La femme surpuissante, overprotectrice, a fait passer sa famille avant sa vie personnelle. En tant que femme (et juste femme), elle se devait d'avoir des enfants - des garçons de préférence - et de les adorer plus que tout au monde. Le monde, d'ailleurs, elle s'en fout complètement, la bombe atomique peut tomber à côté de chez elle qu'elle ne fera attention qu'à la couleur des yeux de ses fils.

La femme surpuissante se complaît à penser que ses enfants ne se porteraient jamais mieux qu'avec elle, même lorsque ceux-ci ont depuis très longtemps dépassé l'âge du biberon (pardon, du sein maternel).

La femme surpuissante est aussi normative à souhait. Obsédée par le physique des autres et des siens, sexiste, hétérocentriste, parfois raciste pour ajouter du piquant lors des réunions familiales. Elle vote à droite ou ne parle pas politique. Quand on lit ou regarde les torchons berlusconiens ou sarkoziens, faut pas s'étonner.

La division sexuelle du travail ne rencontre aucune opposition de sa part, car enfin, les femmes sont faites pour faire le ménage et pour avoir des enfants. Et si ces derniers ne correspondent pas à la projection faite d'eux in utero, elle leur signalera soigneusement qu'ils ne sont pas comme on le voudrait, par des critiques sournoises ou des remarques acides emballées dans un sourire mielleux ou un côté leçon de sagesse.

L'homosexualité n'est jamais abordée, car elle n'existe pas dans sa famille parfaite. Si elle existait, la femme surpuissante en serait dévastée. On en sait même pas si elle s'en remettrait. Déjà que la moindre allusion à l'homosexualité met toute la famille mal à l'aise...

La mixité des couples est inexistante elle aussi, imaginez, un des siens gaspiller ses précieux gènes avec un ou une - petit geste de la main sur le visage - vous savez, bazané-e...

Quand au divorce... Drame familial qui, plusieurs années après son application, la fait encore chavirer.
Le divorce c'est l'échec, la fin de l'équilibre familial, la fin du pater familias, de la berline 4 personnes (plus le chien) roulant sans fin sous le soleil de juillet en écoutant de la variété française.



Le divorce c'est aussi les lourdes pensions alimentaires que doivent payer ses fils, en plus du malheur qui les frappe. Vous pensez bien, ils ont dû - apprendre à - vivre sans une femme, actionner le bouton "on" de la machine à lessiver, faire la vaisselle et garder leurs gosses à intervalles réguliers. Transition inhumaine et impossible : un homme n'a pas l'intelligence ménagère. En outre, leurs femmes ne sont plus présentes pour leur fournir tout ce travail gratos et ils doivent encore leur donner du fric !

Ses belles-filles n'ont de toute façon jamais été à la hauteur de ses attentes à elle : l'une était mauvaise mère parce qu'elle travaillait, l'autre handicapée (son pauvre fils allait devoir un peu travailler à la maison, monstreux), la troisième anormale car sans enfants. Comme la femme surpuissante sait ce qui est mieux pour ses héritiers mâles, elle n'hésite pas à débarquer chez eux en furie ménagère, le balai et le seau à la main, pour remettre l'ordre que sa faignasse de belle-fille n'est plus capable de maintenir. Là, à la rigueur, elle pourrait peut-être tolérer une séparation : "elle ne nettoie plus rien - ils mangent des conserves - elle ne fait même plus la lessive".

Si l'une de ses filles divorce après quelques décennies d'un mariage déprimant, elle lui lancera l'avertissement ultime : "c'est quand même ton mari".





Toute une vie gâchée par une éducation de merde, frustrée par le manque d'études, de loisirs, parfois même de culture. Toute une vie passée à reproduire ce schéma chez les enfants, à s'offusquer des évolutions sociétales ou à ne pas les comprendre, à leur pourrir la vie avec les valeurs avalisées du patriarcat, à limiter leurs possibilités de vie comme on lui a limité les siennes.
Les femmes sont souvent leurs propres oppresseures, c'est pas nouveau.

1 commentaire:

  1. merci Maman :o(
    ehhhh oui... perso j'ai mis un temps infini à comprendre ça, l'histoire de la femme sa propre oppresseure. ma mère me semblait toujours si tolérante, si gentille. ET puis un jour j'ai vu l'intolérance totale à mon égard par exemple, ou à l'égard de femmes qui "travaillaient à l'extérieur", ou tout simplement de femmes qui s'exprimaient en politique, d'écrivaines. Et c'était pour opposer cette activité lucrative ou publique, ou intellectuelle, au simple fait d'avoir des enfants.
    Je me suis rendue compte que cette "brave tolérance", moi sa propre fille, je n'en bénéficiais pas du tout, bien au contraire, car je m'opposais au patriarcat, à l'emprise familiale, à l'autorité toute puissante et sans limite du père, finalement la mère est le bras armé du père mais un bras dans un gant de velours en apparence. Et elle est comme tant d'autres femmes.

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